Réponse à l'article intitulé "Cohabitation forcée entre diplomates russes et ukrainiens à l’ONU" paru dans Le Monde le 6 mars 2015
L'article du Monde paru le 6 mars dernier sous le titre énigmatique "Cohabitation forcée des diplomates Russes et Ukrainiens à l'Onu", écrit par une certaine Marie Bourreau, "correspondante à New York", a attiré notre attention. Cet article est remarquable par son contenu comportant presque entièrement des mensonges et de la désinformation.
La seule déclaration probablement véridique de l'article est qu'en effet, les Missions permanentes de la Russie et de l'Ukraine auprès de l'Onu (ainsi que la Mission permanente de la Biélorussie) utilisent ensemble le bâtiment hérité de l'URSS situé à l'adresse 136 E 67th Street à New York.
Tout ce qui suit est un mensonge. A commencer par le fait que l'immeuble "typique, à l'austérité toute soviétique" aurait été "construit en kit et en préfabriqués en URSS" avant d'être "assemblé à New York". En réalité, il s'agit d'un immeuble résidentiel américain classique acheté par l'Union soviétique et adapté pour une utilisation à titre de bureau.
Ensuite, se référant à certaines "sources diplomatiques", Bourreau écrit qu'après "l'annexion de la Crimée" les diplomates ukrainiens "insoumis" auraient commencé à rencontrer des problèmes: les gardiens russes auraient commencé à s’amuser en laissant les Ukrainiens à l’extérieur sous la pluie et dans le froid, ne voulant sciemment pas ouvrir les portes de l'immeuble, ou en coupant l'électricité ("des blackouts") quand les Ukrainiens empruntaient l'ascenseur. Selon l'article, quand la partie ukrainienne a fait une offre pour vendre son étage "au prix de marché", les Russes ont refusé, proposant un prix deux fois inférieur. En conséquence l'Ukraine "s’est résolue à maintenir son personnel dans "un conflit gelé" avec la mission russe".
Pour quelle raison la
"correspondante de l'Onu" a-t-elle écrit ces absurdités et pourquoi
Le Monde, un quotidien respectable, a-t-il publié cet article? Il suffisait de
téléphoner à la Mission permanente de la Russie pour connaître la situation.
Les Missions
permanentes de la Russie et de l'Ukraine cohabitent de façon tout à fait
normale dans cet immeuble. Les Ukrainiens utilisent le 5e étage comme une
résidence hôtelière de service, leurs voitures sont garées dans un parking
souterrain chauffé. La Russie fournit des services de maintenance et de
sécurité. Le personnel de la Mission ukrainienne et les résidents de l'hôtel
bénéficient d'un accès libre au bâtiment (à la demande de la partie
ukrainienne). La mission russe n'a jamais reçu aucune plainte de leur part. De
plus, la partie russe n’a reçu aucune offre d’achat/vente du 5e étage (au moins
depuis les neuf dernières années). Il est impossible de couper l’électricité de
l'ascenseur spécifiquement quand des Ukrainiens l'utilisent car le personnel de
la Mission russe (et biélorusse)
l'emprunte également. Les portes qui mènent dans le hall de l'immeuble sont
toujours ouvertes. Non seulement les Ukrainiens, mais également toute personne
"de la rue" peut entrer dans l'immeuble chauffé sans que cela
nécessite d'intervention physique de la part des gardiens de la Mission.
L'entrée de la Mission et la cour intérieure sont dotées d’un patio couvert,
par conséquent les Ukrainiens n'ont jamais eu à "patienter sous la
pluie".
Le seul vrai problème est que la Mission ukrainienne ne paie pas les charges (eau, égouts, chauffage, électricité, gaz) depuis deux ans et que ces frais doivent être pris en charge par la Mission permanente de la Russie.